À lire le communiqué d’Arkéa, c’est un plébiscite sans appel : « 94,5 % des caisses locales se sont prononcées en faveur de l’indépendance d’Arkéa qui deviendra ainsi un groupe territorial coopératif et mutualiste indépendant. »
L’affaire est entendue ? A priori, non. Car il s’agirait en fait d’un « vote d’orientation ». Ni plus, ni moins. Pire, la Confédération nationale du Crédit Mutuel confirme quant à elle « l’invalidité des résultats du vote d’orientation conduit par le Crédit Mutuel Arkéa ». L’indépendance d’Arkea ne serait donc absolument pas validée, ni d’actualité.
Quid alors et quelle signification de ce « vote » ? Pas grand-chose, explique le président de la Fédération du Crédit Mutuel du Massif central. « C’est un vote de soutien au nom seul du président d’Arkéa, Jean-Pierre Denis. Il a fait croire aux caisses locales par ce vote d’orientation que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Il faut dire la vérité. Il veut mettre la pression sur la Banque de France et les organes de tutelle. Il utilise les conseils d’administration et les caisses locales pour faire une banque privée. »
Pour Frédéric Ranchon, l’indépendance d’Arkéa n’aurait de toute façon aucune incidence. « C’est une folie de partir du Crédit Mutuel, c’est l’aventure, l’incertitude. Ils n’ont aucun projet. Notre fédération vote chaque mois depuis juin de rester au Crédit Mutuel donc nous, on restera. S’ils s’en vont, cela ne changera rien. » Et le président Ranchon d’organiser, lui aussi, un vote très prochainement. « Je vais faire voter nos caisses du Massif central sur “Quel est l’avenir de notre territoire ?”, c’est ça l’important. »
Arkéa a désormais jusqu’à l’automne pour présenter son projet d’indépendance. Avant la tenue d’un autre… vote.
Julien Moreau